Cher(e)s Présidentes et Présidents de clubs,
Mesdames, Messieurs,
Dans un article, daté du Jeudi 21 mars 2019 pour sa version en ligne, puis du samedi 23 mars 2019 dans sa version papier, le journal Le Monde affirme qu’il existerait un conflit d’intérêts entre mon activité échiquéenne privée et mon mandat de Président de la Fédération.
Pour justifier cette préjudiciable attaque à l’encontre à la fois de certains élus locaux qui nous ont fait confiance et moi-même, l’auteur de l’article nous apprend qu’un licencié de notre fédération aurait ainsi porté plainte le 5 mars 2019.
Je tiens à admettre que dans un premier temps, comme je pense chacun d’entre vous aurait réagi, je fus stupéfait que personne dans notre famille échiquéenne ne m’ait parlé de cela.
Comment donc un journal d’une diffusion aussi grand public, peut-il avoir été sollicité sans qu’un échange entre nous n’ait existé ?
Ensuite mon attention fut tout entière focalisée sur la crédibilité et les risques d’une telle « plainte pénale » : comment, après tant d’années au service du jeu d’échecs en France puis-je ainsi apparaître aux yeux de ma famille échiquéenne et du grand public comme tel ?
Je dois bien admettre que, même après avoir envoyé mon email aux Présidents de clubs, ma stupéfaction ne décrut pas ; car je dois vous le dire et le redire : il n’y a eu aucun profit réalisé au détriment de la Fédération!
Les parties majoritaires « Maire contre élèves », les cours qu’Europe
Echecs (à travers PJE) offrait aux communes sont un projet que j’ai bâti de toutes pièces depuis 2011, soit bien avant ma présidence. Du temps y a été consacré, beaucoup de moyens ont été investis, des développements informatiques importants ont été réalisés, des animateurs spécifiques ont été formés et j’en passe.
À aucun moment, l’idée même de spolier la revue Europe
Echecs que j’ai sauvée et dirigée depuis bien plus longtemps que je ne préside la Fédération ne m’a traversé l’esprit.
Ce, d’autant plus qu’aucun de mes prédécesseurs n’a développé un concept similaire auparavant à la FFE.
Comment aurais-je donc pu contacter ceux qui l’animent et leur demander de céder cette activité essentielle au profit de la FFE ?
Peut-être que, malgré mon mandat bénévole, malgré les centaines de milliers d’euros dont profite désormais la FFE grâce à nos partenariats nouveaux et à la rentabilité de nos compétitions phares, malgré une réduction à leur minima historique des dépenses de fonction du Président et des membres du Comité Directeur, malgré une visibilité accrue et des partenariats de toutes sortes, il faudrait également que je dépouille Europe-Echecs de ses projets ?
Pour une fonction bénévole et temporaire ?
Europe-Echecs n’était plus une revue rentable depuis des années, beaucoup le savent. C’est encore par passion que j’ai pris le risque de la racheter, la faire évoluer et l’adapter au monde moderne, pour que ces quelques pages d’une revue à laquelle nous sommes attachés puissent survivre.
Quelques jours ont passé.
Désormais, ce n’est plus aux conséquences de cette « plainte » sur ma personne que je pense, mais à l’émoi que l’article a provoqué.
Face à cela que puis-je vous dire ?
Le cocktail savamment orchestré de « FFE », « Président » et « profit pour la société familiale » ne peut en effet que choquer.
De ce point de vue, croyez-moi qu’à aucun moment je n’ai vu le mal !
C’est par conséquent conscient de cet émoi, de ces doutes, de cette image immanquablement écornée que j’ai décidé d’impliquer notre instance dirigeante qu’est le Comité Directeur afin qu’il se prononce sincèrement sur la marche à suivre.
Un avocat a été saisi afin de nous aider à mettre la main sur cette plainte supposée et nous accompagner, et il m’a dit :
« Si cette plainte existe bel et bien et qu’un procureur a été saisi, vous demanderiez immédiatement à être entendu afin que cette affaire soit classée le plus vite possible et que cela se sache rapidement.
PJE (Europe-Echecs) a répondu, dans les règles, à des appels d’offres lancés par lesdites municipalités : il n’y a eu strictement aucune entrave aux réglementations sur les marchés publics.
En outre, à aucun moment la Fédération Française des Échecs n’a apporté un quelconque moyen ou avantage, direct ou indirect, à PJE : il n’y a donc aucune prise illégale d’intérêts, au sens juridique du terme, comme le laisserait sous-entendre l’auteur de cette plainte.
Par conséquent, une plainte en dénonciation calomnieuse DOIT être déposée, car il n’est pas permis de ternir de la sorte l’honneur et la réputation de la Fédération ou la vôtre. »
J’ai demandé une consultation du Ministère des Sports qui est en cours.
Il nous faut décider de quelle façon il convient de réagir, tant vis-à-vis du journal Le Monde que vis-à-vis de ceux qui, profitant une fois de plus de la situation, y voient l’opportunité de régler de vieux comptes sans se soucier de la stabilité de nos institutions ni de l’image de notre discipline.
Nous vous devons des explications claires, des éléments factuels et la démonstration que non seulement cette attaque est partisane, mais qu’elle a gratuitement nui à notre image vis-à-vis des
partenaires privés et institutionnels.
Aussi, le Bureau Fédéral ayant opté pour la date du 20 avril prochain s’agissant de la réunion en urgence du Comité Directeur fédéral, ce dernier conviendra de la date butoir à laquelle l’Assemblée Générale annuelle se tiendra, en concertation je le répète avec le Ministère des Sports.
Il collectera pour cette Assemblée l’ensemble des éléments susceptibles de permettre aux représentants de clubs et à l’ensemble des licenciés de juger le préjudice en connaissance de cause.
Dans l’attente, je vous prie d’accepter, chers amis, mes plus profondes excuses pour l’émoi occasionné et les désagréments que nous subissons.
Soyez convaincus, sans colère ni aveuglement, que la vérité sera rétablie, que justice sera faite et que chacun constatera, faits et chiffres à l’appui, la contribution exceptionnelle de l’équipe fédérale depuis décembre 2016.
Fidèlement votre,
Bachar Kouatly
Président de la Fédération française des échecs