LE FAIT MAISON
MAIS ON LE FAIT !
Si, c’est vrai ! Le nouveau label « fait maison » n’est pas seulement un piège à consommateurs.
Le fait maison, le fait à la maison, la fait comme à la maison, le fait avec des produits maison, le fait sous la tente par ma tante, etc.
Inventons des labels !
je vous présente une série de photos de plats. A vous de deviner ce qui est fait maison et ce qui ne l’est pas.
J’attends vos réponses avec impatience !
« Maître Sibor »
A1 : magrets cuits maison
A2 : maison
A3 : fois gras maison, magrets fumés pas maison, reine des glaces du jardin, tomates de merde, sauce industrielle. Sacré mélange des genres !
A4 : lardons industriels cuits maison, salade de merde, croutons de merde.
A5 : le thon Mirabeau, le seul, le vrai, le fait maison, mais loin de la Seine!
A6 : la photo est floue, mais ça à bien l’air maison!
A7 : clafoutis maison, mais de chez le boulanger!
A8 : le vieux sabot, bien connu des amateurs du kitch!
A9: quartier d’aspic du traiteur intraitable!
A10 : tiramisu maison, chantilly au siphon
A12 : tartare de saumon maison, tomate des Andes du jardin. J’étais là, inoubliable!
A1 : ça c’est du Picard
A2 : un oeufà cheval et steack haché, jolie salade sur un pain « rustique », un peu fait maison, simple et casse-dalle
A3 : salade avec que des trucs qui ont pas de gout du genre de ceux qu’on peut consommer dans ce genre de resto très à la mode à la déco Lounge et à la cuisine insipide voire insultante
A4 : bel oeuf poché sur une salade faite d’ingrédients achetés au supermarché(dommage, l’essentiel y était, mais du coup c’est pire…)
A5 : le fameux thon mirabeau en écrin à des fèves, mais les tomates non ça va pas
A6 : présentation typique de celles des restaus où on sait pas faire la bouffe alors on compense avec une présentation type « chefs cuistos télés »…les champignons mettent sur la voie
A7 : ça pourrait être du maison, reste à gouter…
A8 : fait chez le patissier, jolie présentation si on aime le style…le problème c’est que si le cheval marche dessus il écrase vraiment tout et y a rien à sauver
A9: ça fait rustique vieille table du Paris des chats, dommage la salade est un peu éparse et la sauce c’est celle qui sort de la bouteille pouss-pouss
A10 : tiramisu maison je dirais, en tout cas ça fait illusion
A11 : que de la merde…foutez moi cette mode des verrines en l’air, c’est d’un vulgaire, et surtout ça donne un prétexte pour te faire bouffer des mixtures douteuses
A12 ça c’est joli, les tomates sont de vraies tomates, ça serait dommage de faire offense à ce merveilleux végétal en mettant dans le saumon une macédoine en boîte…parce que je crois encore en une étincelle de bon goût et de dignité si on cherche bien, je dirais maison
A1 : ça c’est du flan… de courgettes, avec de la bonne barbaque qui ne m’a pas l’air malhonnête. Je dirais MAISON.
A2 : ah ! Une « escalope sur une belle salade », et le tout à cheval, s’il vous plaît ! Ca demande le sens de l’équilibre et une bonne dose de savoir-faire. MAISON.
A3 : mon Dieu, que ça sent l’assemblage de trucs insipides : tomates pâles comme les couilles à Topin, sauce toute prête à la mords-moi-le-noeud, foie gras et magret de la Comtesse du Vomis, et fruits exotiques sans aucun goût. PAS MAISON.
A4 : l’oeuf poché est certainement maison, mais les croûtons et les lardons sentent l’industriel à plein nez. PAS MAISON.
A5 : ah, LE thon Mirabeau M.S. : tout un poème.
Sous le thon Mirabeau, coule plutôt la Saône,
Loin des plats pour bobos de la Seine ou du Rhône.
Le Maître du 3 PHIL nous met en pamoison :
Oui, da ! font nos papilles devant ce plat MAISON !
A6 : difficile à dire… Au pif : MAISON.
A7 : clafoutis qui t’la fout (la chiasse) : MAISON.
A8 : la preuve que « les pâtes à choux aiment les dons d’êt’ à l’art ». L’art du kitsch, comme le dit Sylvain. Très laid, mais MAISON.
A9 : salade avec sauce de merde et aspic MAISON, même si l’on est loin des sublimes aspics de fruits rouges de M.S. : la perle de la carte 2014.
A10 : ersatz de tiramisù vaguement maison mais trop blanc pour être goûteux. Les hérésies dégoulinantes de mauvais goût qui l’accompagnent ne méritent même pas qu’on cite les nobles dénominations qu’elles insultent. PAS MAISON.
A11 : d’accord avec Olivier : comment cacher, par l’artifice, l’absence de l’essentiel. PAS MAISON.
A12 : là, par contre, Olivier s’égare. Il n’a pas reconnu la merveille sibordienne qu’évoque si joliment Sylvain. La rougeur et la chair de ces tomates sont une invitation à la luxure gastronomique. Quant au tartare de saumon M.S., il me ferait presque douter de la non-existence de Dieu ! MAISON, évidemment.