« MAITRE SIBOR » VOUS RÉPOND
Réponse à Julien HADDAD.
D’abord toutes mes excuses pour ce retard et un grand merci pour votre commentaire du 10 juin 2010 à 9h09min montrant un travail de recherche remarquable. Certes vous avez bien bossé et vous avez tout bon…presque!
Pour expliquer ce « presque », je vous invite à faire un petit tour du côté de l’adjectif « cramoisi », sachant que j’utilise toujours les deux seuls dictionnaires à ma disposition et à portée de main dans le Val de Saône : « Le Petit Robert » édition de 1977 et « Le Nouveau Petit Robert » édition de juin 1996 que, pour simplifier, je nommerai « P.R. » et N.P.R. ».
Cet adjectif est apparu en 1418, selon N.P.R. et non précisé dans P.R., et vient de « cremoisi » apparu en 1298 (P.R. et N.P.R.) et venant de l’arabe « qirm’zi » par l’italien ou l’espagnol. Et « qirm’zi » veut dire : rouge de kermès. Ah !
Je vous invite maintenant à un petit détour dans les garrigues méditerranéennes pour contempler les kermès, ces chênes en forme d’abuste et dont les feuilles ressemblent à celles du houx. Ils ont pour parasite principal une cochenille du même nom, kermès, dont les oeufs étaient séchés puis traités pour en faire une teinture écarlate.
Maintenant l’alkermès est en vue.
Je ne sais pas si l’alkermès est une boisson italienne, et d’ailleurs je n’en ai jamais bu, mais j’en connais la composition de base qui est donnée dans P.R. et dans N.P.R. : liqueur à base de cannelle et de girofle, avec addition d’aromates divers, colorée en rouge au kermès animal. Voilà pour la boisson dont le nom est apparu en 1690 pour P.R., et en 1575 poue N.P.R., venant de l’espagnol alkermes venant de l’arabe al-qirmiz.
Après ces premières approches j’ose vous dire que je ne suis pas d’accord avec vous sur un point : alkermès, en français, est du genre masculin et non pas féminin et par conséquent il y a rencontre entre le « e » et le « a » mais dans tous les cas il y a bien hiatus et c’est épouventable! Comment prononcer « le alkermès » sans devenir cramoisi?! Et vous avez donc bon pour la première définition, linguistique, du mot hiatus et qui vous fait dire très justement : « il y a donc naturellemnt un hiatus dans l’alkermès », votre démonstration est presque parfaite.
Mais vous allez chercher encore plus loin en étudiant l’autre sens du mot hiatus, et plus proche de son origine latine, mais dont vous ne gardez que le sens anatomique moderne, (ouverture, fente) pour, toutefois, faire une étude métaphorique des plus ionisante pour l’auteur de l’article.
Cependant vous laissez de côté le sens vieilli de « solution de continuité, espace entre deux choses, dans une chose ». C’est pourtant ce sens qui m’a tojours intéressé. Qu’est-ce donc cet espace dans une chose, ce vide dans le plein, cette ouverture qui ne sépare pas, sinon le surgissement du néant au sein de l’être et qui est la toile de fond de cet article.
Dans le titre, je n’ai fait que reprendre les dernières lignes où j’évoque les formules journalistiques habituelles pour exprimer qu’il y a quelque chose qui ne va pas, un presque rien qui fait tout s’écrouler, l’inattendu, l’imprévu qui gâche la fête, comme un orage sur une kermesse, et peut provoquer impuissance et colère, voire un courroux.
Je vous laisse maintenant à vos commentaires, et bossez toujours aussi bien !
« Maître Sibor »
Bien le bonsoir Maître Sibor,
En guise de requête, m’en venant l’eau à la bouche visiter virtuellement vos contrées , me voilà bien dépitée à la vue de la complétude de vos cours de cuisines. Si jamais tout à fait par hasard et inadvertance il arrivasse de temps à autre, qu’à nouveau de l’espace se fasse, je serais fort heureuse de me joindre à votre équipée culinaire du lundi, telle est ma requête..
En attendant je prendrais un de ces jours toutefois mon adhésion car le jardinage et les légumes m’interpellent aussi agréablement !
A bientôt et une bien bonne soirée à toi.
Drine